J’ai grandi Ć Ivry-sur-Seine, dans le dĆ©partement du 94, aux portes de Paris et du 13e arrondissement pour ĆŖtre prĆ©cis. Le 13e est le plus grand quartier asiatique de la capitale.
Dans le triangle de Choisy, le McDonald’s est Ć©crit en chinois, le principal supermarchĆ© est Tang FrĆØres et sur la dalle des Olympiades se trouvent, entre autres, les tours de Tokyo et de Sapporo (historiquement en hommage aux villes qui ont accueilli les Jeux Olympiques, mais Ƨa fait sens).
Ma mĆØre nous y emmenait souvent dĆ©jeuner, mon frĆØre et moi. Nous avions nos habitudes, nos restaurants favoris avec nos plats prĆ©fĆ©rĆ©s. La culture chinoise est prĆ©sente ici, tout autant que la culture vietnamienne, cambodgienne ou encore laotienne. Chaque fois que nous sortions, c’Ć©tait comme un voyage, et comme chaque voyage, cela laissait des souvenirs. Plus tard, avec ma compagne, nous nous y rendions pour le Nouvel An chinois afin d’assister Ć la danse du dragon et d’Ć©couter la symphonie des pĆ©tards. Nous pouvions aussi continuer sur la ligne 7 du mĆ©tro et nous retrouver en quelques minutes dans le quartier japonais pour dĆ©guster un ramen ou quelques mochis.
Avec cette piĆØce, j’ai voulu retranscrire cet hĆ©ritage. Le quartier asiatique de Paris est un monument d’Ile de France qui ne cesse de m’inspirer. Il devait figurer dans ma sĆ©rie IDF2068 (ile de France, annĆ©e 2068, pour ceux qui n’ont pas suivi).
J’ai dĆ©libĆ©rĆ©ment mĆ©langĆ© les genres – les cultures, pour fusionner les formes, les couleurs et raconter cette histoire.
Daikichi / IDF2068 ā€“ 2024
Techniques mixtes, 38x16x18 cm
Ɖchelle 1/35ĆØme